Arrivée en novembre dernier, Valentina, 18 ans, originaire d’un petit village près de Cologne, s’engage en tant que volontaire européenne au sein de la mission périscolaire nantaise. Chargée de mener des projets autour du numérique auprès des enfants de maternelle et d’élémentaire dans les périscolaires Louis Pergaud et Jean Moulin, elle en propose une approche originale et interactive jusqu’à la fin de l’année scolaire.
Un parcours inspiré par l’intérêt pour le numérique
Depuis longtemps intéressée par les enjeux liés au numérique – qu’il s’agisse d’éducation aux médias, d’intelligence artificielle ou d’utilisation intelligente des réseaux sociaux – Valentina s’est rapidement positionnée quand elle a découvert l’appel à volontariat proposé par Léo Lagrange. En effet, l’éducation au numérique et aux médias figure parmi les priorités du Projet Éducatif de Territoire de la Ville de Nantes, afin de sensibiliser les jeunes aux avantages et dangers d’Internet et des réseaux sociaux.
Dès son arrivée, Valentina a participé à plusieurs formations :
- Formation Educonum de la Fédération Léo Lagrange ;
- Trois formations sur le “Coding Goûter”, ces ateliers d’initiation au numérique et à la programmation destinés aux enfants dès 6 ans et à leurs familles.
Ces sessions lui ont permis de se familiariser avec de nombreux outils numériques adaptés aux plus jeunes, tels que Vikidia (une encyclopédie numérique pour les 8-13 ans), Lumni (plateforme éducative audiovisuelle) ou encore Citizen Code, un site ludique pour apprendre à coder.
« Lorsque l’on commence à s’intéresser au sujet du numérique pour les enfants, on se rend compte qu’énormément de ressources existent pour nous aider à les accompagner » note Valentina, soulignant l’importance de ces outils dans l’accompagnement pédagogique.
Conception d’un club numérique
Ainsi formée, elle concocte à partir du mois de janvier tout un programme pour un « Club Numérique » à Louis Pergaud et Jean Moulin, une fois par semaine sur le temps périscolaire du soir. Ce club réunit une dizaine d’enfants volontaires et aborde divers thèmes pour démystifier le numérique tout en développant l’esprit critique :
Les premières séances sont consacrées à un état des lieux des usages numériques des enfants. À travers des discussions et des outils interactifs comme Citizen Code, Valentina les amène à réfléchir sur leur utilisation d’Internet : à quoi sert-il ? Comment bien l’utiliser pour faire des recherches ou écouter de la musique ? Pour illustrer la complémentarité entre ressources en ligne et hors ligne, elle leur propose de comparer les informations trouvées sur un dictionnaire papier et sur Vikidia, après avoir écouté une radio analogique qu’elle a apportée pour l’occasion.
Les enfants abordent ensuite le sujet des fake news. Grâce à des jeux et mises en situation, ils apprennent à repérer les fausses informations et à vérifier leurs sources.
Plus tard, le Club s’attaque aux questions de l’intelligence artificielle. Avec des outils comme Vittascience, les enfants génèrent eux-mêmes des textes et des images, avant d’échanger sur leur ressenti. Un autre atelier les invite à analyser des portraits issus du site This person doesn’t exist, pour apprendre à différencier une vraie photo d’une image créée par IA. Enfin, des discussions autour du livret « Et si on s’parlait de la culture numérique ? » des Petits Citoyens leur permettent de réfléchir aux sujets du harcèlement en ligne et de l’influence des réseaux sociaux.
Pour clôturer le cycle, les enfants réalisent des affiches informatives à destination de leurs camarades et de leurs familles. Un temps de présentation est organisé afin de partager leurs découvertes et conseils. Une belle manière de prolonger ces apprentissages et de sensibiliser leur entourage aux enjeux du numérique !
Focus sur la séance autour des « Fake News »
Lors d’une séance dédiée à la thématique des fake news, Valentina a commencé par introduire le concept d’informations erronées avec le jeu du « téléphone arabe ». Cela a permis aux enfants de prendre conscience des dérives possibles du bouche-à-oreille.
Elle les interroge ensuite pour connaître leur compréhension du terme« fake news ». Rapidement, une définition claire se dessine grâce aux connaissances déjà présentes chez certains enfants. Valentina encourage alors un débat en invitant les enfants à réfléchir aux bonnes pratiques pour vérifier une information :
- Se demander si l’information est vraie,
- Chercher la source,
- Recouper plusieurs sources pour confirmer l’exactitude des données.
Pour mettre en pratique ces notions, elle inscrit diverses affirmations au tableau et confie aux enfants la tâche de vérifier leur véracité à l’aide des ordinateurs mis à leur disposition.
À la fin de la séance, les enfants sont ravis, et demandent même à aborder d’autres thèmes :
« J’aimerais bien que l’on parle des chats dans les jeux en ligne et de savoir reconnaître qui est une vraie personne ou pas », confie l’un d’eux.
Valentina partage également son ressenti sur ces interactions :
« Ils sont tous différents et ont chacun leur façon d’aborder les choses, parfois avec des questions étranges, auxquelles je n’aurais pas du tout pensé ! Leur manière de penser autrement que les adultes apporte vraiment quelque chose aux débats que nous pouvons avoir lors des séances ».
Valentina prépare d’ores et déjà sa prochaine séance qui portera sur l’intelligence artificielle et la distinction entre images vraies et générées.
Son initiative illustre parfaitement comment l’éducation numérique peut être abordée de manière ludique et pédagogique, permettant aux enfants de développer un regard critique, par le jeu. Cela contribue à préparer les citoyens de demain aux défis d’un monde de plus en plus connecté !
En savoir plus
Teja a également rejoint la mission périscolaire en novembre, sur une mission inclusion : son portrait est à lire ici
Pour en savoir plus sur le Corps Européen de Solidarité : https://www.corpseuropeensolidarite.fr/